Femmes Actives Du Gabon

Je suis l’aînée de 5 enfants, 3 frères et une soeur. Ma maman est sénégalaise Halpoulaar (Peuhle) et mon père gabonais, Galoa de Lambaréné. J’ai baigné dans mes deux cultures depuis ma naissance et je suis fière de mes racines. Je suis maman de 4 magnifiques enfants (dixit mon aîné de bientôt 15 ans), deux garçons et deux filles. J’aime voyager, j’aime rencontrer l’Autre, j’aime découvrir et surtout partir à la rencontre de moi-même grâce à l’interaction avec l’humain dans toutes ses dimensions.

J’ai un caractère entier affirmé et je sais ce que je veux de la vie. J’ai eu mon lot d’échecs, de chutes et de batailles perdues : c’est ce qui m’a fait grandir et apprécier chaque jour un peu plus la vie et la personne que je deviens. Ma devise est qu’on évolue en tant qu’être humain uniquement lorsqu’on permet à d’autres êtres d’évoluer avec soi.

Après mon parcours au Lycée National Léon Mba, puis au Lycée français suite aux événements de 1990, j’ai eu mon BAC D en 1994 puis mon BTS en technologies végétales en 1997 suivi de mon diplôme de l’ISTOM, école supérieure d’agro-développement international obtenu en 2000. J’ai enchaîné avec un Master en Gestion d’Entreprise option Finances à l’ESG (devenue PGSM) en février 2002. J’ai toujours travaillé depuis l’obtention de mon BAC car j’aime découvrir et apprendre de nouvelles choses. Je suis rentrée au Gabon et ai commencé ma carrière en tant qu’aménagiste forestière junior dans un bureau d’études en aménagement forestier SYLVAFRICA en avril 2002. J’y ai attrapé le virus de la forêt et des relations avec les communautés, les femmes en particulier. Je suis restée plus de 10 ans dans l’aménagement, la certification et le commerce forestiers, pour IFK d’abord puis à mon compte en tant que propriétaire familial de petit permis.

Parallèlement à cela, j’ai fait partie de plusieurs associations professionnelles et de services qui m’ont permis de peaufiner mes connaissances et mon expérience avec les ONG, associations villageoises, institutions financières, etc. Entre 2011 et 2013 j’étais à mon compte en ouvrant une boutique de lingerie pour femmes qui me ressemblent – forte et bien dans sa peau – et de cosmétiques pour adultes ainsi qu’une société commerciale à Lambaréné qui a débouché sur un supermarché sous enseigne bien connue de la place. Je m’occupais parallèlement à cela d’immobilier familial, en professionnalisant notre pratique. Je suis revenue au salariat en m’occupant de la mise en place d’un département Développement Durable, Qualité et Environnement dans un projet minier filiale d’ERAMET-COMILOG. Je faisais tous les 15 jours la navette entre notre site isolé en forêt après Lambaréné et le siège à Libreville. Je m’occupais de tout ce qui concerne le bien-être et la sécurité des employés, les études environnementales et sociétales à coordonner et encadrer, les normes de qualité concernant la cuisine sur site et les interactions avec la faune et la flore. Je ne vais pas tout détailler ici, la société a du fermer en janvier 2016 faute d’investissements suffisants, et licenciée je me suis lancée dans un Executive MBa à IMPM, que j’espère terminer cette année. J’ai ensuite été recrutée par la SNHG / GOC pour mettre en place la Direction du Développement Durable, ce que j’ai fait pendant presque 3 ans. Mon équipe et moi avons créé une dynamique autour de la RSE et des femmes de la boîte, pour sensibiliser au mieux les employés, collaborateurs – trices, sous-traitants et fournisseurs de l’importance de ce sujet. Des bonnes pratiques ont été développées, des partenariats noués, des sponsoring réussis, une politique proactive de mise en avant de nos entrepreneurs locaux et internes a été instituée, la mise en avant du sport et de l’activité physique, la vigilance et le suivi des maladies chroniques comme la drépanocytose, le diabète, l’hypertension et les cancers. La célébration d’Octobre Rose en partenariat avec le Ministère de la Santé et la FSBO… J’ai eu des soucis de santé, une grossesse particulièrement difficile, un retour au travail particulier… Je suis partie du Gabon en juillet 2019 recommencer ma vie à 0.

Passions

Accompagner les femmes et les hommes à révéler la meilleure part d’eux-même, leur montrer que leur potentiel est en eux, je suis juste le révélateur. J’aime les enfants et les jeunes pour leur façon de vivre l’instant présent, de vivre passionnément, comme si demain n’existait pas et qu’hier était oublié.

Vocation

Ma mère et sa passion pour organiser les choses en faveur d’une cause. C’est ma première inspiration. Elle m’a appris l’engagement. Mon père. Il a toujours eu une façon particulière de me pousser avec l’air de ne pas y toucher. Il est ma première motivation. Depuis petite, ils m’ont toujours montré qu’on ne vit pas pour soi seulement, mais pour et avec les autres. J’aime lire. J’aime écrire. J’aime à tailler les diamants bruts pour que la beauté enfouie se fasse jour. J’aime écouter. J’ai une profonde empathie, un respect et une admiration sans borne pour les résilient-e-s, ceux/celles qui se battent pour les autres, pour faire avancer une cause, une communauté, un quartier, un village. Pour ceux qui ne se sentent bien que lorsque le monde autour d’eux avance aussi. Celles et ceux qui tombent 100 fois et se relèvent 101 fois.

Causes

La Femme et ses droits à reconquérir. Sa place à retrouver. Les violences faites aux femmes au quotidien, dans tous les domaines. La réappropriation de leur puissance, de leurs savoirs, de leurs cultures, de leurs corps. L’enfant. L’enfant et ses droits à consolider, surtout ceux des filles. L’éducation et le savoir, l’expérience et les échanges avec l’autre. Les voyages. Le Gabon a tellement de potentiel(s) – tellement de gâchis à « faire » de la politique au lieu de s’occuper prioritairement de l’humain… Je ne suis pas résignée. Je me place en tant qu’observatrice active, et je mets ma plume au service de celles et ceux qui n’en ont plus.